Avec Henri TomasiJournal de Monte-Carlo 1946-47 (Signé : M. L.)

 

” Tomasi fait partie de ces êtres qui agissent plus qu’ils ne parlent, et qui n’enveloppent pas le moindre geste de leur petit doigt d’un déluge d’explications aussi profondes qu’historiques et philosophico-esthétiques, explications qui ne sont en fin de compte que compliments et hommages à leur propre génie. Tomasi est le contraire de l’orgueil, il est la simplicité. Il est simple parce qu’il a la foi, celle d’un combattant pour la musique. (…)

Il croit que la musique, avant tout, vient du cœur, qu’elle vient du plus profond de l’être, et que l’originalité ne s’apprend ni ne s’acquiert, mais nous habite sans qu’on le sache et sans qu’on le veuille ; ou bien elle n’est pas. Il croit que lorsque l’on parle d’art, on a le droit d’énoncer les mots ” expression “, ” beauté “, et non pas toujours ceux de ” formules “, en ” iques ” ou en ” ismes “. Tomasi est un latin dont l’intelligence et le cœur sont en parfaite harmonie. “

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