(Fontainebleau, 21 mai 1927)
” Chers parents,
Me voici bouclé depuis 3 jours. J’attendais d’avoir pris contact avec mon sujet de cantate avant de vous écrire.
Parlons du sujet de la cantate. Il me déplaît. Le titre : Coriolan. La scène se passe sous la tente du général romain Coriolan, exilé par Rome. Il est accompagné de Véturie, sa mère. IIIème personnage, un messager envoyé par Rome. Voilà toute la cantate. Aucune scène d’amour, rien de tout cela ! Mais qu’est-ce qu’ils ont donc à ne vouloir nous donner aucune action scénique ? Ce n’est pas du théâtre ! Je suis aussi bien servi que l’an dernier. Enfin !… Un conseil : ne te dérange pas pour faire le voyage, ça n’en vaut pas la peine, et il vaut mieux que vous fassiez des économies après ces dernières dépenses.
J’étais pourtant plein d’ardeur pour composer un sujet intéressant, mais ceci me la coupe.
Je termine en vous embrassant bien fort à tous “.
Henri