” L’œuvre et l’homme allaient de pair. C’était, outre la modestie, les mêmes qualités qui m’attachaient à l’un comme à l’autre : la rigueur, la vigueur, la hardiesse, mais la finesse aussi, et une franchise inaltérable. Sans compter la force d’âme : l’adversité l’avait frappé il y a une dizaine d’années, à l’endroit le plus sensible pour un musicien, l’oreille. Il n’était pas devenu sourd comme Beethoven, mais il entendait les sons déformés. Les reconstituer, quand il composait, était sans cesse une acrobatie. Pourtant il n ‘en a jamais laissé souffrir sa production, qu’il a continué d’édifier de la même main ferme et fructueuse. Il a fallu la mort pour l’abattre. Le chagrin qu’elle cause à ceux qui l’ont connu ne leur fera pas oublier la leçon de courage qu’ils écoutent à travers sa musique. “

VERCORS,

janvier 1971 (” Guitare et Musique ” n° 65)